J’ai l’honneur de vous accuser réception de votre lettre en date de ce jour concernant les nommées Prevost Marie et Liesse Marie Catherine Genevieve, filles publiques, arrêtées le 23 9bre dernier et contre lesquelles vous avez prononcé la punition de un mois pour le scandale public qu’elles avaient occasionné par leur résistance.

Title

J’ai l’honneur de vous accuser réception de votre lettre en date de ce jour concernant les nommées Prevost Marie et Liesse Marie Catherine Genevieve, filles publiques, arrêtées le 23 9bre dernier et contre lesquelles vous avez prononcé la punition de un mois pour le scandale public qu’elles avaient occasionné par leur résistance.

Subject

Mr. Prefect, I’m honored to acknowledge the receipt of your letter dated today concerning those named Prevost Marie and Liesse Marie Catherine Genevieve, street girls (filles publiques), arrested the 23rd of November, against whom you have pronounced the punishment of one month for the public scandal that they have brought about by their resistance.
police regulation for public "street girls" in Paris

Description

Transcription:

1ere Division
2eme Bureau
Moeurs
Paris ce 8 Xbre 1840
Monsieur le Préfet, J’ai l’honneur de vous accuser réception de votre lettre en date de ce jour concernant les nommées Prevost Marie et Liesse Marie Catherine Genevieve, filles publiques, arrêtées le 23 9bre dernier et contre lesquelles vous avez prononcé la punition de un mois pour le scandale public qu’elles avaient occasionné par leur résistance.
Votre lettre, Monsieur le Préfet qui dans tout son contenu confirme le détail de faits et circonstances qui ont amené l’arrestation de ces prostituées et qui indique des instructions dans l’esprit desquelles j’ai opéré, se termine ainsi : je vous recommande, Monsieur, de vous conformer à l’avenir aux observations que cette lettre renferme.
Je suis heureux, Monsieur le Préfet, de n’avoir pas agi autrement que vous l’indiquez, les filles Prevost et Liesse ont été arrêtées 1° parce que journellement elles stationnent sur la voie publique, parcourant seulement quelques mètres de distance en allées et venues, espèce de stationnement bien défini dans une de vos circulaires relatives à la liberté de la circulation et qui quand il s’agit de filles publiques a plus d’inconvénients que celui à poste fixe puisqu’il établit un contact et un coudoyement [sic] forcés entre des femmes de mauvaise vie et des femmes honnêtes 2° parce qu’elles se livraient à des provocations à la débauche, par des gestes indécents et par des propos grossiers et obscènes, et 3° parce qu’elles établissaient, sans permission aucune, une maison de débauche où se réunissaient plusieurs femmes.
La circulaire du 20 février 1828 qui contient des mesures si sages sur les limites de la prostitution a reçu de vous, Monsieur le Préfet une nouvelle sanction par l’énergie des ordres que vous avez plusieurs fois renouvelés. La prostitution doit être refoulée dans les antres où elle se réfugie, elle ne doit pas venir effrontément s’étaler au grand jour, sur la voie publique, provoquant l’immoralité et blessant la pudeur, qui les ténèbres la recouvrent et la cachent, qui ceux ci seule la connaissent qui se sentent attirés vers elle par les besoins impudiques d’une imagination débauchée, qui ceux là ne puissent être forcés de se trouver en contact avec elle qui éprouverez du dégout [sic] à une dégradation si malheureuse et si affligeante de l’humanité.
Je me conformerai exactement, Monsieur le Préfet, à toutes ces instructions qui protègent la morale publique. Elles tolèrent bien certain mal qu’elles ne peuvent empêcher mais elles sévissent contre tous actes qui attentent trop publiquement et trop visiblement aux bonnes mœurs et à la pudeur.
J’ai bien l’honneur d’être, Monsieur le Préfet.
Votre très humble serviteur
Le commissaire de police
quartier de l’hôtel de ville
[signature]
Translation:

1st Division
2nd Bureau
Vice
Paris, this the 8th of December, 1840
Mr. Prefect, I’m honored to acknowledge the receipt of your letter dated today concerning those named Prevost Marie and Liesse Marie Catherine Genevieve, street girls (filles publiques), arrested the 23rd of November, against whom you have pronounced the punishment of one month for the public scandal that they have brought about by their resistance.
Your letter, Mr. Prefect, which in all its contents confirms the detail of facts and circumstances which brought about the arrests of these prostitutes and which indicates the instructions, the spirit of which I executed, terminates thus: I recommend, sir, that you comply in the future to the observations that this letter contains.
I am happy, Mr. Prefect, not to have acted differently than you indicated. The girls Prevost and Liesse were arrested: 1st because they stood on the public road every day, browsing only a few meters from people coming and going, a variety of loitering well defined in one of your memoranda on the freedom of movement, and when it’s a question of street women there are more inconveniences than someone at a fixed place since it establishes contact and a strong interaction between women of ill repute and honest women; 2nd because they engage in provocations of debauchery, by indecent gestures and by rude and obscene remarks; and 3rd because they established, without anyone’s permission, a house of debauchery where many women gathered together.
The memorandum of February 20, 1828 which includes very wise measures about the limits of prostitution has gained at your hands, Mr. Prefect, new approval through the power of orders that you have renewed many times. Prostitution must be repelled from the lairs where it takes refuge, it must not come sprawling shamelessly out in broad daylight, on the public street, provoking immorality and injuring modesty, which darkness covers and conceals, which these here alone know who are attracted to it by the impure needs of an immoral imagination, which those there can’t be forced to find themselves in contact with it, who will be disgusted by so miserable a degradation so grievous to humanity.
I will comply exactly, Mr. Prefect, with all of the instructions which protect public virtue. They tolerate some evil that they cannot prevent, but they crack down on (sévissent contre) all acts which too publicly and too visibly affront public decency and modesty.
It is an honor, Mr. Prefect,
Your very humble servant,
The police chief,
district of city hall
[signature]

Creator

Le commissaire de police, quartier de l'hôtel de ville

Date

12/08/1840

Format

jpeg

Language

French

Type

Handwritten letter to the Prefect

Identifier

a8f47cd5178489d7b926164b2d44b11c
DSC_0023.JPG. DSC_0024.JPG

Original Format

19th Century Police Document

Files

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Citation

Le commissaire de police, quartier de l'hôtel de ville, “J’ai l’honneur de vous accuser réception de votre lettre en date de ce jour concernant les nommées Prevost Marie et Liesse Marie Catherine Genevieve, filles publiques, arrêtées le 23 9bre dernier et contre lesquelles vous avez prononcé la punition de un mois pour le scandale public qu’elles avaient occasionné par leur résistance.,” A la Recherche des Femmes Perdues, accessed March 29, 2024, https://onprostitution.oberlincollegelibrary.org/items/show/60.

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